L’ambition de digitaliser les services postaux au Burundi telle qu’annoncée par le ministre des Finances et de l’Economie numérique, Alain Ndikumana se présenterait comme un tournant décisif vers une administration moderne, accessible et efficace. La réussite de ce projet marquerait un pas de géant pour une inclusion numérique au Burundi, a dit l’expert en politiques de développement des Technologies de l’information et de la communication et fondateur du Centre burundais d’expertise en TIC, Nathan Ntahondi dans une interview qu’il a accordée à TIC-Actualités le 13 octobre 2025 à Bujumburta. Pour lui, cette initiative témoigne d’une volonté claire d’adapter les institutions burundaises aux réalités du 21ème siècle, tout en facilitant la vie des citoyens et en stimulant l’économie numérique.
S’exprimant sur l’annonce faite par le ministre des Finances et de l’économie numérique sur l’ambition du gouvernement burundais de digitaliser les services postaux, Nathan Ntahondi indique que la digitalisation des services postaux burundais est possible grâce aux réformes en cours dans les communications électroniques au Burundi. Le Burundi est en train de préparer un contexte favorable à la digitalisation des services publics malgré le manque d’infrastructures appropriées pour les communications électroniques développées, dit-il.
Nathan Ntahondi souligne les actions qui donnent espoir d’arriver à quelque chose de concret sur la digitalisation des services postaux burundais. Il note avec satisfaction la mobilisation derrière une transformation numérique ambitieuse avec l’adoption du plan directeur de digitalisation des services postaux (PDDSP)2023-2032 que le gouvernement burundais a entreprise. Ce plan, dit-il, vise à moderniser les services postaux en les alignant sur les standards numériques internationaux. Monsieur Nathan rappelle que le pays a adopté aussi une nouvelle loi sur les communications électroniques et postales (loi n°1/22 du 23 août 2024). Selon toujours cet expert, cette loi harmonise les activités des télécommunications et des postes. Il explique que cela signifie, pour lui, la création d’un cadre juridique propice à l’intégration des services postaux dans l’écosystème numérique national. « Pour moi, c’est une approche à encourager pour améliorer l’accessibilité des services postaux dans les zones rurales grâce à des plateformes mobiles. Cela pourrait renforcer les services financiers postaux. C’est aussi un moyen d’optimiser la traçabilité et la sécurité des envois grâce à des systèmes de suivi en ligne », dit Nathan Ntahondi.
Toutefois, dit-il, il faudra surmonter certains défis pour réussir la digitalisation des services postaux du Burundi. Le pays connaît des infrastructures numériques encore limitées dans certains endroits. Le pays connaît aussi l’insuffisance du personnel qualifié pour l’optimisation des services digitaux. Le manque d’adoption des outils numériques par la population est aussi un handicap majeur pour optimiser les services postaux numériques.
Enfin, l’expert Nathan Ntahondi réaffirme que la digitalisation des services postaux est possible car soutenue par des réformes législatives, des plans stratégiques et une volonté politique affirmée. Selon lui, le Burundi a l’obligation d’adapter ses services publics aux standards internationaux afin de rester compétitif sur les marchés d’écoulement de ses produits.